Tout ce qui est blanc n’est pas toujours du muguet !

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire (page 23-25)
Information dentaire
De nombreux praticiens suspectent un muguet devant des lésions blanches étendues de la muqueuse buccale. Ces lésions blanches résultent d’une formation de surface et/ou d’une diminution de la visibilité par transparence des vaisseaux du chorion superficiel. Les lésions kératosiques de surface, en particulier le lichen plan buccal, constituent la principale étiologie des lésions blanches. Classiquement, le muguet, qui représente une véritable culture de Candida in vivo, constitue une autre étiologie des lésions blanches, mais cette forme de candidose est rarement observée en dehors des déficits immunitaires sévères.

CAS 1

Motif de la consultation.
Patient de 60 ans qui est venu consulter pour l’apparition de lésions diffuses sur la muqueuse buccale, donnant une sensation de muqueuse rugueuse. Il décrivait une sensation de picotements.

Histoire de la maladie.
Les lésions sont apparues brutalement, sans prodromes et sans signes généraux associés.

Interrogatoire. Il s’agissait d’un patient en bonne santé, sans antécédents médico-chirurgicaux, qui n’a jamais fumé et qui ne prenait aucun médicament. Les lésions buccales étaient isolées, en particulier il n’y avait pas de lésions cutanées. L’interrogatoire ne retrouvait aucun facteur déclenchant. La symptomatologie était modérée et elle n’était pas majorée par l’alimentation.

Examen clinique.
On observait, sur la muqueuse buccale, un véritable semis plus ou moins dense de lésions ponctiformes, blanchâtres, intéressant la face interne des joues et des lèvres. Il n’y avait pas d’érythème associé et ces lésions ne s’éliminaient pas au frottement. L’extrémité et les faces latérales des papilles filiformes étaient blanchâtres.

Examens paracliniques.
Une biopsie a été réalisée. L’examen histopathologique a montré qu’il s’agissait d’un lichen plan à la phase initiale : lésions kératosiques de surface avec un infiltrat inflammatoire limité, siégeant juste sous les lésions kératosiques et présence d’une discrète exocytose.

Synthèse.
Ce tableau clinique est assez caractéristique d’un lichen plan buccal à la phase initiale qui dure 6-12 mois. Le diagnostic doit être confirmé par un examen histopathologique, car d’autres affections, certes rares, comme la dermatomyosite, peuvent réaliser un tableau clinique comparable.
La symptomatologie reste toujours modérée et elle régresse spontanément en 2-3 semaines. Toutefois, certains auteurs prescrivent dans les formes étendues une corticothérapie per os (prednisone 60 mg/j x 5-7 J) qui aurait l’avantage…

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